Zoom sur... Casse-Noisette, à l'opéra de Reims
- Tifenn Lecordier
- Nov 1, 2015
- 2 min read

Un ballet de la troupe de l’Opéra de Petrozavodsk (Russie), accompagné de l'orchestre du même opéra. Représentations à Reims le 31 octobre et 1er Novembre (www.operadereims.com).
Casse-noisette, c’est le monde des rêves et de l’enfance, un univers intemporel empli de magie et de grâce. Autant dire que le ballet dépeignant la fabuleuse histoire de Clara, la jeune fille héroïne de l’histoire, se doit d’être aussi féérique que l’histoire dans laquelle il se plonge. Un pari réussi pour la troupe de l’Opéra National de Russie de Petrozavodsk et son orchestre. Retour sur la représentation de samedi soir.
Le ballet de la prestigieuse troupe menée par Yuri Klevtsov est avant tout porté par un décor fantastique, qui nous transporte un peu en avance dans cette ambiance si particulière de la veille de Noël et de ses paysages enneigés. La logistique est impressionnante, notamment lorsque les
accessoires et murs se transforment sous nos yeux pour une plus grande illusion, faisant de la jeune Clara une toute petite personne comparée à ce qui l’entoure. L’enchantement opère également du côté des costumes, tout empreints de l’univers féérique du ballet haut en couleurs. Les habits ne rechignent pas sur les paillettes et les ornements qui contribuent à créer pendant l’espace de deux heures un bal esthétiquement appréciable. Les coups de cœur : les vêtements des flocons de neige, aériens et remplis de pureté, et sans surprise l’incroyable parure de la fée Dragée, si scintillante et gracieuse qu’elle nous ramène au temps des princes et princesses.

Clôture de la "danse des flocons".
Niveau danse cependant, le bilan est plus mitigé. Si les danseurs représentant les personnages principaux font preuve d’une technique incroyable lors de leurs solos, les danses regroupant la plupart de la troupe, qui compte 30 artistes, laissent parfois une impression embarrassante de « fouillis artistique ». La synchronisation notamment se montre un peu hasardeuse dans certaines scènes, et particulièrement durant le premier acte, qui représente la célébration de la veille de Noël et le duel opposant l’armée de petits soldats et les souris. Et quand l’ensemble des danseurs peine à être précis, c’est l’entièreté de la scène qui perd de sa force, pour notre grande déception. La très célèbre danse des flocons n’a cependant (et heureusement !) pas subi ce genre de petits « couacs » en groupe, qui, même si répétitifs, n’ont que peu nuit à la magie de l’univers de Casse-noisette. Les danseurs témoignent en effet d’une immersion total dans cet univers, ajoutant à la danse classique un bon jeu d’acteur.

La qualité technique de la représentation s’est trouvée largement relevée par la grâce et la légèreté de la danseuse principale, ainsi que les prouesses corporelles de son partenaire jouant le rôle du Casse-noisette. Leur prestation est tout à fait adaptée à la pureté et la naïveté auxquels prétendent les personnages du conte. Les autres danseurs de la troupe ne sont pas en reste, et on remarque notamment le danseur représentant l’Oncle Drosselmeyer, un magicien qui tout au long du ballet nous émerveille par ses surprises et sa performance.
D’autre part, on ne peut que souligner la démonstration d’incroyable endurance dont fait preuve la troupe, car les représentations à Reims s’enchaînent en l’espace de deux jours : le samedi à 16h, puis à 20h30 le même jour, suivi d’une dernière représentation le lendemain à 16h.
Le grand plus de la représentation : la présence de l’orchestre du Ballet National de Russie, qui fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle de l’œuvre du grand Tchaïkovski. Il est possible d’apercevoir les musiciens qui font opérer leur magie du dessous de la scène, pour un combo emportant nos yeux et nos oreilles à travers le conte de fée. Les mélodies qui nous apparaissent pourtant familières font résonner une atmosphère bien différente de celle d’une soirée d’automne, celle de la magie de Noël et du monde onirique.
Images: Franceconcert.fr
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